mardi, octobre 31, 2006

De Michel Chion aux portraits polychromes du GRM

Patrick Wiklacz : Avez vous encore accès aux studios du Grm ? Comment le compositeur Michel Chion travaille t-il? avec quels outils?
Michel Chion : Quand le GRM me propose un concert, il met à ma disposition trois ou quatre semaines un de ses studios. J'y fais réinstaller trois magnétophones que je suis le seul, pour le moment, à employer. Chez moi, ou chez Geoffroy Montel,
qui m'aide pour cela, je réalise l'assemblage sur ProTools. Mais je crée aussi beaucoup de sons chez moi, et pour cela, trois magnétophones, quelques objets, et des sons déjà réalisés il y a quelques années par moi (les plus anciens datent de 1969), mais jamais encore employés dans une oeuvre, sont mes moyens de travail.

Avant toute chose, un bravo à Patrick Wiklaz pour son interview de Michel Chion sur Electroscopie suite à la sortie de TU sur le label Brocoli dont je me suis permis d'extraire la question ci-dessus concernant les outils qu'utilisent Michel Chion. En l'occurence, trois magnétophones, des objets et le ciseau pour couper et monter la bande magnétique. Autant de choses que des anciens comme moi ont appris avant l'avènement de l'informatique.


J'en profite pour rappeler l'existence sur le Net des portraits polychromes du GRM. Dont celui de Michel Chion. Ce sont des petites merveilles d'animations sonores qui permettent de découvrir des partitions électroacoustiques avec leur défilement. Un exemple, Patrick évoque la tentation de Saint-Antoine et ses balayages de fréquences radios ou le Requiem. Essayez notamment la partition électroacoustique de l'Evangile. L'idéal étant bien entendu de tout écouter. N'hésitez pas à découvrir aussi les portraits de Bernard Parmegiani, Luc Ferrari, François Bayle, Jean-Claude Risset.
J’ai une affection particulière pour le portrait de John Chowning, le créateur de la FM. D’ailleurs, il évoque cette découverte et on peut le voir devant un ordinateur récent dans les studios de l’université de Standford.
Sur son portrait, on découvre trois pièces, Turenas, Stria et Phoné.



La structure de Turenas est expliquée, ainsi que la création de ses instruments FM dans le cadre de Music IV. Ainsi, n’hésitez pas à baguenauder du côté du chapitre Etude de la spatialisation et de la synthèse. Les instruments sont commentés avec un visuel de la partition pour ordinateur. C’est dans Un instrument FM détaillé : VLN. Dans Transcription, vous pouvez suivre la partition dessinée en écoutant la musique, et dans Morphologies, sont répertoriés les différents sons utilisés par John Chowning, avec écoute, bien entendu, séparément mais aussi dans le contexte de l’œuvre. C’est vraiment un excellent travail.
En 1981, quand j’ai fait le stage de l’IRCAM, on travaillait sur Music 10. J’ai retrouvé mon exemplaire de The Technology of Computer Music écrit par Max V. Mathews avec la collaboration de Joan E. Miller, F.R. Moore, J.R. Pierce et J.C. Risset et qui était suivi par le manuel de Music V. Je ne résiste pas à vous présenter une page de ce manuel qui est devenu avec le temps un document historique.
En fait, je me rends compte que je suis passé directement de la bande magnétique à l’ordinateur, sans la transition d’un synthétiseur. J’y suis venu ensuite avec l’Ems Synthi Aks. Mais pour moi, c’était un pis aller, je n’espérais qu’une chose retrouver la puissance des ordinateurs de l’Ircam. En 1981, l’Institut samplait, faisait de la synthèse vocale, réalisait des morphings. Et surtout il y avait la fameuse 4x, l’ordinateur en temps réel dont le son était monstrueux. Je crois que c’était l’équivalent de 3000 oscillateurs…
C’est la raison pour laquelle je suis passionné par le son numérique, bien digital. D’où mon enthousiasme sur les outils d’aujourd’hui, des softs où on peut travailler en temps réel et non plus en temps différé. Quoique, j’aime bien utiliser Csound de temps à autre, avec son temps de calcul, et puis l’écoute du résultat. Ca me rappelle Music 10.
Je suis incorrigible, je voulais évoquer le double CD de Philippe Warren que m’a fait découvrir le blog d’Electroscopie. Je l’ai reçu et je le passe en boucle, cela sera pour la prochaine. Même chose pour Wild Orion, que je n’oublie pas, et dont j’ai vu des tas de choses qui m’intéresse. Enfin, le Microcosme a envoyé le CD sur son projet Positive long-run zero qui est le résultat d'une collaboration vraiment sympa.

vendredi, octobre 27, 2006

Incompatibilité Asus et Rme Fireface 400

Allez, un retour sur le blog. Désolé pour le silence ces derniers temps, mais c'était essentiellement dû au travail, en raison d'horaires peu appropriés pour écrire quand même quelques textes, à préparer deux performances et des problèmes de carte son avec un laptop qui m'ont pourri la vie et qui continuent encore.
Tiens, j'en profite pour les évoquer ces ennuis qui me mettent dans une humeur de chien. Le latop, c'est un Asus modèle Z92J series A6JM, Duo Core T2400, 1.83 GHz, nVIDIA GEFORCE 7600, écran WXGA 15,4 pouces, 120 GB, 2048 MB.
Un engin qui à priori à de bonnes performances. Je dis à priori, car au début, tout était sympa, j'avais même une autonomie de batterie qui avoisinait les 4 heures. Et puis, j'ai constaté que j'avais des soucis avec mes logiciels pour faire de la musique, notamment aevc Live. J'avais des montées de CPU incroyables qui m'empêchaient de travailler. Du coup, exit la batterie et travail sur secteur. A la limite, ce n'était pas trop grave. Puis, comme j'ai pour le PC fixe dédié à la musique une RME Fireface 800, j'ai cassé la tirelire et j'ai pris la petite soeur, la RME Fireface 400. Outre le fait, qu'elle a quand même tendance à planter - ce qui n'est pas le cas de la 800 - avec blocage sur une fréquence, je me suis pris quelques crashs intempestifs. Et ça, elle n'aime pas, ou plutôt c'est le driver qui n'aime pas. Résultat, il faut le recharger. Et là ça se complique a priori car les anciens ne sont pas éliminés, ils sont toujours présents.
Sinon, au niveau qualité, c'est un vrai plaisir.
Pour fête de la Science, dont le thème était le Verre, je fais une performance à Saint-Gobain Desjonquères qui est une des plus grosses verreries de France. Pour les discours institutionnels (préfets, pdt de région, sénatrice, etc...) il y a une sono Wi-Fi avec des micros sans fil. Et là, c'est la catastrophe, les potentiomètres du mixer de la Fireface 400 ne répondent pas, y compris ceux de Live aussi. Rien ne fonctionne. On coupe la sono wifi, et là pas de problèmes. J'ai réussi à faire ma performance.
Une semaine plus tard, re-performance, mais cette fois-ci dans une superbe ancienne chapelle des Jésuites. Là aussi, sono avec micro sans fil. Et bien, ce fut la déroute totale, la RME fireface 400 n'a rien voulu savoir. Rien ne fonctionnait. Résultat, j'ai dû utiliser la carte interne du laptop. Inutile de vous dire mon mécontentement.
Mais ce n'est pas terminé. Chez moi, elle ne fonctionne plus. Avec Live, Audacity, Energy XT, Cubase, c'est le blocage sur une fréquence assurée. J'ai tenté, bien entendu, de désinstaller et réinstaller, avec les bons drivers, rien n'y fait.
Du coup, je l'ai installé, en attendant, sur ma petite unité fixe destinée à la bureautique, traitement photos, navigation Web et qui est un HP Pavilion, AMD Turion 64 Mobile Technology MT-32, 1,79 GHz, 960 de Ram. C'est pas une bête de course mais tout à fait suffisante pour ce genre de travail. En revanche, la Rme Fireface 400 là-dessus, c'est quelque part stupide, totalement inapproprié.
Ceci étant, ça m'a permis quand même de constater qu'elle fonctionne. En dehors de Live. Avec les players, aucun problème, avec Cubase SL3, Energy XT, la démo de Sonar 5, ça tourne nickel. Live 6, alors qu'avant mes ennuis, je n'avais pas de problème, me donne une espèce de gargouillis sonore. J'avoue que je ne comprends pas...
Ah, j'oubliais, pour le laptop, depuis, il amplifie tous les parasites internes du portable. Je me retrouve avec un bruit de fond permanent et des bips intempestifs tout à fait désagréable. Si quelqu'un a une solution pour les éliminer, je suis preneur.
En conclusion, le laptop a d'origine une configuration Wi-Fi et bluetooth. Je me demande si ce n'est pas ça qui m'a amené tous mes problèmes.

PS : j'ai vu plein de bonnes choses sur les blogs de Christine et Patrick. J'y reviendrais. J'ai reçu aussi le double CD de Philippe Werren dont j'aimerais bien faire un Tribute.
Ah, j'allais oublier, un petit nouveu pour moi, un audio blog chez Arte : Mao My Love .